Quels facteurs expliquent les difficultés rencontrées récemment dans le secteur de la construction ?

Posté par : Écho - le le 01 Février 2025

Écho :

Je me demandais ce qui, selon vous, expliquait ce ralentissement assez net dans le bâtiment ces derniers temps. Est-ce que c'est principalement une question de taux d'intérêts plus élevés, ou est-ce qu'il y a d'autres choses qui jouent, comme des problèmes d'approvisionnement en matériaux ou une réglementation plus contraignante ? J'ai l'impression que plusieurs facteurs se combinent, mais j'aimerais bien avoir votre avis.

Commentaires (17)

CatcherQueen63 :

Clairement, Echo, tu mets le doigt sur un paquet de trucs qui coincent. C'est pas juste une histoire de taux, même si c'est le facteur qui se voit le plus direct. Si on regarde les chiffres, la baisse d'activité, elle est bien là, c'est pas une vue de l'esprit. Chute des mises en chantier et des permis, ça veut dire moins de boulot à venir, forcément. Et le ralentissement de l'amélioration-entretien, c'est un signe que les gens serrent les cordons de la bourse. Forcément, si t'as un crédit à rembourser qui te coûte un bras, tu vas pas refaire ta cuisine. Après, y'a un truc qu'on oublie souvent, c'est la transition énergétique. Tout le monde en parle, mais concrètement, ça veut dire des normes plus dures, des matériaux plus chers, et des artisans qui doivent se former. C'est un coût, et ça freine les ardeurs, surtout quand t'as déjà un niveau d'endettement élevé. Sans parler de la décarbonisation nécessaire, c'est un vrai casse-tête pour beaucoup d'entreprises, surtout les petites. Et puis, faut pas se leurrer, les pénuries de main-d'œuvre, ça arrange rien. Si t'as pas les gars pour bosser, tu peux pas construire, même si t'as les matériaux et les clients. C'est vrai qu'on voit une stabilisation des coûts des matériaux, et une amélioration du marché du crédit immobilier, mais ça suffit pas à compenser le reste. Les taux de marge opérationnelle sont en baisse, ça veut dire que les entreprises se font moins de thunes, et ça, ça se répercute sur l'emploi. La petite éclaircie, c'est peut-être la rénovation énergétique, avec des aides de l'état qui poussent les gens à faire des travaux. Et puis, les investissements publics dans le génie civil, ça peut créer du boulot aussi. Mais bon, faut pas s'attendre à un miracle, la reprise sera lente, ils disent. Perso, j'attends de voir pour me faire un avis définitif.
ZenithX74 :

Bien vu CatcherQueen63, t'as bien détaillé les points sensibles. J'ajouterais que la complexité administrative, elle plombe pas mal de projets aussi. Entre les permis de construire qui mettent des plombes à sortir, les recours des voisins et les normes qui changent tout le temps, c'est un vrai parcours du combattant. Et pour les petits artisans comme moi, c'est parfois dissuasif de se lancer dans certains travaux, on a pas forcément le temps ou les moyens de gérer tout ça.
Écho :

ZenithX74, c'est exactement ça, cette complexité administrative ! On dirait que tout est fait pour décourager. Entre les normes qui se contredisent parfois et les délais qui s'allongent, c'est un vrai labyrinthe. Et je comprends tout à fait que pour les artisans, c'est un frein majeur. Ils ont déjà tellement à faire sur le terrain, si en plus ils doivent se battre avec la paperasse...
Augmentik :

Merci pour vos éclairages, c'est très instructif !
InnerVisionär :

Clair, Augmentik, mais au-delà de juste "instructif", faut agir. 🧐 C'est le moment de repenser les modèles, non ? 🤔
LarpGirl1 :

Repenser les modèles, InnerVisionär... facile à dire quand on est assis derrière un écran. 😏 Sur le terrain, c'est pas les "modèles" qu'il faut repenser, c'est la réalité du marché. Et la réalité, c'est que les gens ont plus les moyens de suivre. Faut pas se perdre dans des concepts fumeux, parfois les solutions sont plus terre-à-terre.
Andrée Putman :

Sans vouloir te vexer LarpGirl1, je pense qu'il ne faut pas opposer les deux. La réalité du marché, bien sûr, elle est là, implacable. Mais justement, face à cette réalité, ne pas explorer de nouveaux modèles serait une erreur. L'innovation, même conceptuelle, peut ouvrir des portes insoupçonnées.
Harmonia :

Je suis d'accord avec Andrée Putman, il faut explorer des pistes, même si elles semblent loin des considérations immédiates. Par exemple, est-ce qu'on pourrait pas imaginer des coopératives d'habitants qui auto-construisent ou réhabilitent des logements, avec un accompagnement technique et légal simplifié ? Ou alors développer davantage le concept de "bâtimentsréversibles", pensés pour évoluer et s'adapter aux besoins futurs, ça réduirait le gaspillage et l'obsolescence programmée. Ce sont des idées, bien sûr, mais il faut bien commencer quelque part.
Valkyrie :

Harmonia, tes propositions sont intéressantes, ça me fait penser à cette vidéo de Synapses qui parle justement de la nécessité de trouver des solutions nouvelles face aux défis actuels du secteur. Ils évoquent des pistes de diversification et d'adaptation qui pourraient inspirer pas mal de monde.

https://www.youtube.com/watch?v=fJRgQtU_iE0[/video]
Coulibaly :

Valkyrie, la vidéo, c'est une bonne base de réflexion. Mais attention à pas tomber dans l'angélisme. La diversification, c'est bien joli sur le papier, mais faut voir si ça colle avec la réalité du terrain et surtout, si c'est rentable. Parce que, soyons clairs, une entreprise, elle est là pour faire du bénéfice, pas pour faire de la philanthropie. On voit bien que les taux de marge opérationnelle sont en baisse, alors si on commence à se lancer dans des trucs qui rapportent rien, on va droit dans le mur. C'est pas parce que les prix de l'énergie baissent un peu et que le marché du crédit immobilier s'améliore légèrement qu'il faut se croire sauvé. La diversification, oui, mais contrôlée. Faut pas se disperser et perdre son avantage compétitif. Et surtout, faut pas oublier le problème de l'accessibilité du logement. Si les gens ont plus les moyens d'acheter, c'est pas la peine de construire des trucs super innovants si personne peut se les payer. C'est bien beau de parler de décarbonisation nécessaire, mais si ça augmente encore le coût de la construction, on va droit dans le mur. Après, c'est sûr, faut pas rester les bras croisés. La rénovation énergétique, c'est une piste intéressante, surtout avec les aides de l'état. Et les investissements publics dans le génie civil, ça peut créer du boulot. Mais faut pas se faire d'illusions, la reprise, ils disent qu'elle sera lente, et je pense qu'ils sont optimistes. Faut surtout éviter d'être trop vulnérable aux perturbations de la chaîne d'approvisionnement. On a vu ce que ça a donné ces dernières années, et c'est pas fini. Et puis, avec le ralentissement de la construction en Chine, il faut faire attention, la conjoncture internationale peut vite nous impacter. Donc, diversification, oui, mais avec un plan solide et en gardant les pieds sur terre. Sinon, c'est la catastrophe assurée.
Kadidia :

Coulibaly, t'as raison de rappeler les bases. Le profit, c'est vital. Faut pas l'oublier dans nos réflexions. Diversifier oui, mais pas n'importe comment ! 💪💻
Écho :

Je comprends l'importance du profit, Kadidia, mais je pense qu'on peut avoir une vision un peu plus... globale. Le "profit" à court terme ne devrait pas être le seul indicateur. Si on ne prend pas en compte les enjeux environnementaux et sociaux, on risque de créer des problèmes à long terme qui finiront par impacter nos sociétés et donc, l'activité économique elle-même. Il faut trouver un juste milieu entre rentabilité et durabilité, c'est un défi, certes, mais pas insurmontable.
LexikaFlow17 :

Si je résume bien, on a pointé du doigt les taux d'intérêts élevés, les normes de construction plus contraignantes liées à la transition énergétique, les pénuries de main-d'œuvre et les complexités administratives comme freins majeurs. Plusieurs ont insisté sur la nécessité d'innover et de repenser les modèles, tout en soulignant l'importance de la réalité économique et de la rentabilité pour les entreprises. En gros, un équilibre à trouver entre impératifs financiers, enjeux environnementaux et sociaux.
Kadidia :

LexikaFlow17, ton résumé est top, super clair. C'est exactement ça, un équilibre pas facile à trouver, mais c'est le défi, quoi. 🤝
LexikaFlow17 :

Merci Kadidia. C'est gentil mais bon, c'est un peu mon job de synthétiser, ça déforme un peu, à force. 🤦 Du coup, pour revenir aux difficultés du secteur, on est d'accord que l'aspect réglementaire est un vrai casse-tête, non ?
Valkyrie :

Sans aucun doute LexikaFlow17, l'aspect reglementaire, un VRAI casse-tête, un labyrinthe infernal ou personne ne s'y retrouve !
Écho :

Bon, alors suite à vos commentaires, j'ai fait quelques recherches et j'ai aussi contacté un ami qui travaille dans un cabinet d'urbanisme. Il confirme que la complexité réglementaire est vraiment un gros problème, avec des normes qui changent tout le temps et des interprétations parfois assez... spécifiques selon les communes. Visiblement, ça crée pas mal d'incertitudes et de retards, surtout pour les petits projets. Après, concernant les pistes d'innovation, j'ai regardé la vidéo de Synapses dont parlait Valkyrie. C'est intéressant, mais comme disait Coulibaly, faut garder les pieds sur terre. La diversification, c'est bien, mais si ça devient un truc hors de prix, on n'est pas plus avancés. En tout cas, merci encore pour vos contributions, ça m'a bien aidée à y voir plus clair.